Le Forum für Friedenskultur établit un lien entre la paix et la culture, mais va au-delà d’une simple juxtaposition. Le terme « culture de paix » comporte deux principaux aspects:
Paix et culture
La paix est un objectif commun pour toute société et le fondement de toutes autre activité. C’est pourquoi la promotion de la paix est une tâche dont nous sommes tous et toutes responsables collectivement. Chaque domaine de la société, département et individu est invité à chercher quelle contribution à la paix — que ce soit au niveau international, sociétal ou personnel — il·elle peut apporter. Le secteur culturel et créatif, avec ses perspectives, langages et formes d’expression différents, peut apporter une dynamique particulièrement intéressante à ce processus.
La paix comme culture
Par « culture de paix », nous entendons ce qui émerge lorsque nous favorisons la paix de façon active et l’intégrons à notre identité nationale. Elle façonne notre quotidien en famille, au travail et en politique, et fait partie de notre patrimoine culturel. La gestion des conflits, la sensibilisation aux logiques de guerre, la promotion des modèles de paix et le travail sur les traumatismes collectifs en sont des aspects importants.
Une semaine dédiée à la paix holistique
À quoi pourrait ressembler une culture de paix vécue en Suisse ? C’est sur cette question que se penchent les participant·es de la Semaine de la Paix « Ilanzer Sommer ». Cet événement offre un espace pour réfléchir aux grandes questions sur la paix — de la paix politique à la paix intérieure. L’objectif est de sensibiliser aux déficits du domaine de la paix et de développer son potentiel en tant que société et individu. L’Ilanzer Sommer encourage des actions modestes mais réalisables, afin de ne pas se laisser submerger par les défis mondiaux. Car ce qui nourrit particulièrement la paix, c’est le sentiment d’efficacité personnelle.
Signé par des millions
Notre travail s’appuie sur le préambule de l’UNESCO : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix. » On pourrait y ajouter : « dans l’esprit, le corps et le système nerveux ». C’est pourquoi l’Ilanzer Sommer propose, en plus des conférences, des randonnées, du cinéma, de la musique, de la littérature et du yoga. Notre vision de la culture de paix s’inspire également du « Manifeste 2000 » initié par des lauréats du prix Nobel de la paix en 2000 dans le cadre de l’année de la culture de paix de l’UNESCO, et signé par 75 millions de personnes. Il y figure : « Je m’engage à pratiquer la non-violence et à rejeter la violence sous toutes ses formes dans ma vie quotidienne, dans ma famille, mon travail, ma communauté, mon pays et ma région. »
La culture de paix comme chemin
La vision d’une paix aussi globale est ambitieuse. La culture de paix est le chemin vers cet objectif, une quête de la paix. Elle est celle qui dérange, qui met en évidence les dilemmes de la guerre et de la paix. Elle est la gardienne, qui demeure vigilante et s’efforce de résister lorsque certains acteurs cherchent à instrumentaliser la paix. Elle est courageuse, en endossant le rôle difficile de médiatrice, souvent prise entre deux feux.