Une guerre en guise de paix?

Ammy Singh. Unsplash
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Nos déclarations à l’ONU avec le Center for Global Nonkilling Rapport sur la non-violence en Ukraine disponible en anglais, ukrainien, espagnol et catalan Résolution (S/RES/2623) du conseil de sécurité Résolution de l'assemblée générale sur le droit de veto (GA/RES/76/262) Cour internationale de justice – Ukraine, mesures provisoires 16 mars 2022 Cour pénale internationale - Ukraine

Chaque vie compte. Chaque infrastructure détruite et à reconstruire est un frein au développement. Tant que nous nous servirons des guerres comme moyen de faire progresser la paix, nous perpétuerons un cercle vicieux de violence plutôt qu’un cycle vertueux d’humanité et d’épanouissement. Pourtant, le droit et les structures internationales se renforcent actuellement en réaction à la guerre.

Les petits amènent parfois les grands à plus de raison et de pondération, ou du moins permettent de mieux les surveiller. Par exemple, le Liechtenstein a obtenu une résolution qui exige que tout véto du Conseil de Sécurité soit suivi d’une discussion à l’Assemblée Générale. Ce changement aura son importance à l’avenir. Le Conseil de sécurité lui-même a admis pour la première fois depuis 40 ans son incompétence en raison d’un véto et confié le dossier ukrainien à l’Assemblée Générale. Il est souhaitable que cela se reproduise. Plus de 40 pays ont demandé d’urgence à la Cour Pénale Internationale une enquête pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Un jugement pour le crime d’agression est aussi souhaitable et la Cour devrait être saisie chaque fois qu’une guerre se déclenche. L’Ukraine a obtenu, en quelques jours, un arrêt de la Cour Internationale de Justice, non respecté mais qui fera date, exigeant l’arrêt des hostilités. Les ONGs ont rappelé au Conseil des Droits de l’homme, citant la Charte des Nations Unies, l’illégalité de la guerre et la haute limitation des exceptions possibles. Elles ont vigoureusement rappelé le droit à l’objection de conscience, et même le droit à la désertion face à une guerre illégale. Elles ont également rappelé le rôle des personnes pratiquant la non-violence dans le cade du conflit – elles sont nombreuses ! –, ainsi que la protection et l’attention qui leurs sont nécessaires. Enfin, et ce n’est pas le moins important, les ONGs demandent le renforcement du financement, et donc de l’effet préventif de la paix.

Et localement ? L’élan de solidarité en Suisse est particulièrement édifiant. Dans mon district, l’arrivée des réfugié·es a fait augmenter la population de 5%. L’accueil est généreux, des groupes de solidarité se créent pour le logement, le travail, les cours de langues et les transports, l’accès à la culture et à l’administration. Le statut de réfugié prend une autre dimension, nécessaire. Mais surtout, des groupes de paroles se mettent en place pour parler de la paix, des besoins actuels et de l’intégration, de la résilience et de la reconstruction.

À long terme, c’est de cela dont nous avons besoin : que chacune et chacun, modeste ou influent·e, se responsabilise pour faire progresser la paix, pour renforcer sa connaissance et en comprendre le besoin, pour faire progresser les moyens dont nous disposons pour la faire prévaloir.

Participez !

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